"Donald Trump & Cie, à l'assaut des États-Unis et du monde"
Description
A la Une de la presse, ce lundi 6 janvier, l’ouverture, à Paris, du procès du financement libyen présumé de la campagne présidentielle de 2007 de l’ancien président Nicolas Sarkozy. La promesse de Donald Trump de gracier les 1 500 condamnés pour l’attaque du Capitole. La démission de la dessinatrice de presse Ann Taelnes, du Washington Post. Les ingérences tous azimuts d’Elon Musk dans les affaires intérieures européennes. Et des profs en prison.
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A la Une de la presse, l’ouverture, ce lundi, à Paris, du procès du financement libyen présumé de la campagne présidentielle de 2007 de Nicolas Sarkozy.
Déjà condamné définitivement le mois dernier pour "corruption et trafic d’influence" dans l’affaire dite "Paul Bismuth", l’ancien président comparaît cette fois pour "association de malfaiteurs et recel de détournement de fonds publics libyens", notamment - des faits présumés révélés en 2011 par Mediapart, qui évoque "le procès historique d’une affaire d’Etat", après plus d’"une décennie d’enquête judiciaire". Un délai très long, que le site d’info explique, entre autres, par le "manque de moyens, la faible coopération internationale", des documents "restés classifiés", et des "tentatives de déstabilisation".
"Procès d’Etat", écrit aussi Libération, qui a également contribué à révéler cette affaire dans laquelle il voit la mise au jour de "tout un système politico-financier très français", dont témoigne, selon lui, la "galerie de coaccusés", où figurent "trois anciens ministres, Brice Hortefeux, Claude Guéant et Eric Woerth; deux intermédiaires sulfureux: Ziad Takieddine et Alexandre Djouhri, un cadre-dirigeant d’Airbus, Edouard Ullmo et bien d’autres encore".
Aux Etats-Unis, les quelque 1 500 condamnés pour l’attaque du Capitole du 6 janvier 2021 comptent sur une grâce de Donald Trump. Quatre ans plus tard, le jour-même où le Congrès doit certifier la victoire de Donald Trump face à Kamala Harris, Joe Biden, locataire de la Maison-Blanche pour quelques jours encore, appelle ses compatriotes à "ne pas oublier" ce qui s’est passé, à ne pas laisser "réécrire" l’histoire, dans une tribune publiée par The Washington Post. "On nous dit que nous n'avons pas vu ce que nous avons tous vu de nos propres yeux. On rejette les inquiétudes suscitées par cette journée en les qualifiant d'obsession partisane. On (la présente) comme une manifestation qui a tout simplement dégénéré", écrit Joe Biden, en visant ici, sans jamais le nommer, Donald Trump. La perspective d’une grâce accordée aux émeutiers du Capitole, inquiète la presse outre-Atlantique, y compris dans le camp conservateur, où The Wall Street Journal rappelle le pedigree édifiant de certains assaillants, dont un ex-dealer, ou encore des individus déjà condamnés auparavant pour des agressions violentes. S’agissant de celles qui ont été commises le 6 janvier, le journal estime que "pardonner de tels crimes serait en contradiction avec le soutien (affiché par D. Trump) à la loi et à l’ordre", et "enverrait un message terrible sur sa vision de l’acceptabilité de la violence politique exercée en son nom".
La promesse de Donald Trump de gracier les émeutiers du Capitole est également critiquée à l’étranger. Dans le journal belge Le Soir, le dessinateur Kroll ironise sur leur retour au Capitole par la grande porte. "Tous au Capitole, et cette fois-ci, on tue tout le monde", menace un manifestant. Ce à quoi Donald Trump répond que ce n’est pas la peine, puisque cette fois-ci, ils ont "gagné".
Le Soir, qui revient également sur la démission, samedi, de la dessinatrice de presse Ann Taelnes, du Washington Post, où elle travaillait depuis 2008. Celle-ci justifie sa décision par le rejet, par le grand quotidien américain, dont la devise dit que "la démocratie meurt dans l’obscurité", d’une caricature montrant le propriétaire du Washington Post, Jeff Bezos, le patron d’Amazon se prosternant et tendant un sac plein d’argent à Donald Trump - allusion au don d’un million de dollars offert le mois dernier par sa société au fonds d’organisation d’investiture du président-élu. Sur ce dessin, Jeff Bezos apparaît aux côtés du fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg, du patron de l’entreprise d’intelligence artificielle OpenAI, Sam Altman et du propriétaire du Los Angeles Times, Patrick Soon-Shiong. On y voit aussi Mickey Mouse, pour la Walt Disney Company, propriétaire d’ABC News - qui a payé quant à elle 15 millions de dollars pour mettre fin à une procédure en diffamation intentée par Donald Trump.
Il n’apparaît pas sur ce dessin, mais a aussi largement contribué financièrement à cette campagne: on parle bien sûr d’Elon Musk, le patron de Tesla. Très proche de Donald Trump, le milliardaire multiplie, depuis son élection, les ingérences dans les affaires intérieures de plusieurs pays – notamment européens, et en particulier au Royaume-Uni, où il a finalement décidé de lâcher en rase campagne le leader d’extrême-droite Nigel Farage, le patron de Reform UK, au motif que celui-ci ne "ferait pas l’affaire". Une explication citée à la Une du Daily Mail. Elon Musk a également attaqué à plusieurs reprises, ces derniers jours, le chef du gouvernement travailliste Keir Starmer, dont The Times relève le soin qu’il met à éviter toute "confrontation" directe avec le propriétaire du réseau social X par crainte qu’une éventuelle "escalade dans la dispute puisse avoir des répercussions lorsque Trump entrera à la Maison-Blanche".
Ces ingérences tous azimuts inquiètent les dirigeants de l’UE. D’après El Pais, "les insultes (de Musk) envers le gouvernement britannique tout comme son soutien au parti d’extrême-droite AfD en Allemagne" provoque la "nervosité" dans certaines capitales européennes, à quelques semaines des élections générales outre-Rhin. Le journal espagnol évoque une ingérence qui n’est "ni clandestine ni illégale", mais "sans vergogne et ouvertement revendiquée". Des interférences qui s’ajoutent à celles de la Russie, avec lesquelles elles ont des "points communs", comme le fait que "les acteurs russes exploitent les modèles économiques des entreprises technologiques américaines pour rechercher et atteindre" leur cible. Les ingérences de Musk ne déplaisent pas, toutefois, à tout le monde - en tout cas pas à Giorgia Meloni, la présidente du conseil italien, qui le trouve "brillant" et aurait profité de sa visite éclair chez Donald Trump, ce week-end, à Mar-a-Lago pour faire avancer la conclusion d’un contrat d'un milliard et demi d'euros avec la société SpaceX d' Elon Musk pour fournir des télécommunications sécurisées à l'Italie. Une info du journal La Repubblica.
On ne se quitte pas là-dessus. Avant de vous dire à demain, je vous propose de jeter un cil à La Croix, qui a suivi deux enseignantes intervenant en prison. Deux profs aux côtés de ceux qu’elles appellent les "fracassés de la vie" et dont la mission est essentielle pour aider les détenus à se réinsérer. Malik, p